Skip to main content

lundi 01 décembre 2025

Réorganisation du Secrétariat Général : la Cfdt appelle à la vigilance

Une Restructuration qui Interroge l’Avenir des Salariés

La Cfdt a rendu un avis d’abstention lors de la consultation portant sur le projet d’évolution d’organisation du secrétariat général d’Axa France. Cette restructuration majeure, présentée devant le CSE, vise à simplifier l’organisation interne en réduisant le nombre de directions de 10 à 8 et à regrouper plusieurs activités autour de périmètres cohérents. Néanmoins, cette transformation soulève de nombreuses interrogations quant à ses impacts réels sur les conditions de travail des salariés et la qualité du service rendu.

Malgré les objectifs affichés d’homogénéisation des pratiques et de clarification des rôles, notamment au sein des équipes Compliant Business Partners (CBP), la Cfdt reste particulièrement préoccupée par plusieurs aspects de ce projet. D’une part, le manque de communication et de transparence ressenti par les salariés est alarmant. D’autre part, certaines décisions organisationnelles, comme le rattachement de la déontologue, posent question quant au maintien de l’indépendance et de l’éthique au sein des fonctions centrales.

Les inquiétudes majeures : communication défaillante et risques psychosociaux

L’enquête menée auprès des salariés révèle une situation préoccupante en matière de communication. Près d’un tiers des collaborateurs déclarent ne pas avoir été correctement informés du projet, tandis qu’une majorité exprime une absence d’opinion quant à l’intérêt réel de cette réorganisation. Ce déficit d’information génère inévitablement une méconnaissance des enjeux et des conséquences concrètes sur leur quotidien professionnel, alimentant un climat d’incertitude particulièrement néfaste.

Par conséquent, la Cfdt dénonce vigoureusement cette situation qui révèle un manque flagrant de transparence dans la conduite du changement. Les salariés expriment légitimement des inquiétudes quant à la compatibilité de cette réorganisation avec leurs conditions de travail actuelles et leurs perspectives professionnelles. La perte de prérogatives pour certains managers constitue également un sujet d’alerte majeur, susceptible de générer des risques psychosociaux importants. Dans ce contexte, la Cfdt exige un accompagnement personnalisé pour chaque salarié impacté, incluant des formations adaptées et une révision des objectifs individuels tenant compte des nouvelles réalités organisationnelles.

L’externalisation au Maroc : des difficultés qui appellent à la ré-internalisation

La situation particulière de la direction Solutions Numériques et Paiement, dont une partie des activités a été externalisée au Maroc via Access Services Maroc (ASM), illustre parfaitement les risques d’une externalisation précipitée. Les difficultés rencontrées en termes de qualité de service, notamment sur la gestion des alertes de niveau 1, et le turnover élevé constaté au sein des équipes marocaines démontrent les limites de ce modèle. Ces problèmes impactent directement la charge mentale des collaborateurs français, contraints d’assurer un contrôle renforcé pour compenser les défaillances du prestataire.

Bien que la direction affirme que des recrutements sont prévus chez ASM pour résoudre ces difficultés et que ces mesures seraient temporaires, la Cfdt exige une transparence totale sur cette stratégie d’externalisation. Aucune analyse précise des coûts et des bénéfices n’ayant été communiquée, il devient impossible d’évaluer objectivement la pertinence de ce choix. Pour la Cfdt, la solution la plus efficace pour limiter le turnover et améliorer la qualité de service consisterait incontestablement à rapatrier ces activités en France, garantissant ainsi des emplois pérennes et un service de qualité optimale pour nos assurés.

Charge de travail et perspectives : des salariés sceptiques face au changement

Les résultats de l’enquête sur la réorganisation confirment une tendance particulièrement inquiétante : les salariés ne croient pas que cette évolution réduira leur charge de travail. Au contraire, une majorité la juge déjà élevée et craint une détérioration supplémentaire de leurs conditions d’exercice. Cette perception négative révèle un décalage préoccupant entre les objectifs affichés par la direction et les attentes concrètes des collaborateurs sur le terrain.

Face à cette situation, la Cfdt exige des garanties concrètes et mesurables sur l’amélioration des conditions de travail. Nous demandons formellement un point d’avancement dans les six mois suivant la mise en place de la nouvelle organisation, permettant d’évaluer objectivement les impacts réels sur la charge de travail, la qualité de service et le bien-être des salariés. Cette évaluation devra impérativement intégrer des indicateurs précis et un dialogue social constructif pour ajuster rapidement les dispositifs si nécessaire. La Cfdt ne laissera pas les salariés porter seuls le poids de cette transformation organisationnelle.

Une abstention vigilante et des exigences concrètes

Après avoir analysé en profondeur ce projet de restructuration lors de la consultation au CSE, la Cfdt a décidé de rendre un avis d’abstention. Cette position reflète notre compréhension partielle des objectifs de simplification et d’homogénéisation, tout en exprimant clairement nos réserves profondes sur plusieurs aspects cruciaux du projet. Nous exigeons une communication transparente, des garanties stables concernant l’emploi et la préservation des acquis professionnels, ainsi qu’un accompagnement renforcé de tous les salariés impactés.

La Cfdt appelle la Direction à prioriser systématiquement la protection des salariés et la pérennité des missions essentielles, notamment celles liées à l’éthique, à la conformité et à la qualité de service aux assurés. Nous resterons extrêmement vigilants dans le suivi de la mise en œuvre de cette réorganisation et n’hésiterons pas à interpeller fermement la direction si nos exigences ne sont pas satisfaites. Les Fonctions Centrales du Secrétariat Général jouent un rôle stratégique pour notre entreprise : leur efficacité ne doit jamais se faire au détriment du bien-être et des droits fondamentaux des collaborateurs qui les animent au quotidien.